dimanche 28 février 2010

Tokyo


Mercredi 25 février 2010


Je dois L'avouer, l'idée de visiter Tokyo toute seule me terrorisais. Pourquoi ? La carte du métro et des trains qui me donne mal à la tête dès que je la regarde. Le fait de penser que cette ville est plus grande que tout ce que je pourrais imaginer et les histoires d'horreurs que j'ai entendu des autres touristes: personne ne parle anglais là-bas, c'est très difficile de se faire comprendre.

C'est pourquoi j'étais très heureuse quand Mayako, une monitrice de ski avec je travaillais, m'a proposé de me faire visiter et de m'héberger ! Wow, j'allais visiter Tokyo avec une vrai « tokyoite » . (Même si elle est un weird et fofolle, ce que plusieurs collègues mon rappelé avant mon départ !).

Je devais rencontrer Mayako à l'aéroport, à un point de rendez-vous fixé à l'avance. J'ai bien pris soin de faire traduire tout ça car son anglais n'est pas fort. J'angoissais à l'idée qu'elle m'oublie ou qu'elle change d'idée et que je me retrouve seule sans réservation d'hôtel... À mon arrivée à l'aéroport, je me rend au point de rendez-vous et... personne. Bon, pas de panique, j'ai son numéro de cellulaire alors je l'appelle et.... pas de réponse ! OK, ok, pas de panique, j'essaie à nouveau et elle répond finalement. Elle dormait quelque part dans l'aéroport ! Elle vient me rejoindre et nous prenons ensemble le train pour se rendre chez elle, près de la station Shinjuku de la ligne JR Yamanote (la ligne principale de Tokyo, qui faire un cercle alentour de la ville.)

Et là, c'est l'heure de pointe. Moi qui croyait que le métro de Montréal était bondé, je me trompe. Je ne croyais pas qu'autant de personnes pouvaient s'entasser dans un si petit espace ! Et disons que je ne suis vraiment pas à la bonne place au bon moment avec mon mac à dos et ma grosse valise ! Mais je suis toutefois impressionnée par le système de transport en commun. Dès que l'on doit transférer de train, c'est très simple et rapide ! Surprise, le train est déjà là ! Ils sont très bien coordonnés malgré le nombre incalculable de lignes et de stations.

Nous nous rendons donc chez elle, afin que je dépose mon sac avant que l'on reparte visiter Shinjuku. L'appartement est très intéressant... Premièrement, elle vit avec ses parents (qui fument cigarette sur cigarette) et leur (chat auquel je suis allergique). Surprise ! Et l'appartement était dans un désorde indescriptible! Mais c'est tout de même extrêmement gentils de leur part de m'héberger. En plus, sa mère avait préparer des plats typiquement japonais pour mon souper ( ne me demandez pas c'est quoi, j'en ai aucune idée !), que j'ai dû manger jusqu'à la dernière miette sous leur regard attendri.

Après le souper, on re-saute dans le train en direction de Shinjuku, un des quartiers branché de Tokyo, où l'on retrouve beaucoup de magasins immenses, des bars, des restaurants et des karaoké box ! On y rencontre deux de ses amis, qui décident qu'ils se doivent de m'inviter à souper (mais... j'ai déjà mangé moi.. ok... pas grave!). Avant de souper, nous nous promenons un peu dans le quartier et entrons dans quelques magasins (hors de prix!). Le « trip » de ma guide, essayer tout les petits pots de crème des comptoirs de cosmétiques des grands magasins !

Nous trouvons finalement un restaurant, un genre de petit « stand » entre tant d'autres, dans une ruelle sombre. On y grille des brochettes « d'intérieur ». Ici, on ne mange que l'intérieur des animaux ! Intéressant ! Et quelque fois bon ! À la sortir du restaurant, nous nous rendons dans un karaoké box, afin que je puisse vivre mon expérience japonais à fond ! Pour environ 1000 yens la demi-heure (12$) tu as droit à une petite salle pour ton groupe, au lieu de t'humilier en public ! C'était vraiment amusant, surtout quand ils chantaient en japonais !

Après le karaoké, il faut courir pour attraper le dernier train pour rentrer. Et puis dodo ! Le but était de se lever tôt, pour aller visiter le marché de poisson Tsukiji, qui est supposément exceptionnel très tôt le matin. Mais mon hôte n'a pas l'air enchanté de se lever tôt. Je réussi à « dealer » un départ à 8h30. Tans pis pour la visite tôt le matin.

9h30 le lendemain matin. Mayako vient de se lever. Cela fait une heure que je suis près, assise sur ma valise... je n'ai pas osé la réveillé. Cependant, on ne peut pas partir tout de suite, je dois d'abord manger le déjeuner que sa mère a préparé pour moi: salade de pomme de terre (miam), gelée d'algues (sans commentaires), pickles japonais (un peu intense le matin) et salade de nouilles, algues et légumineuses (encore, un peu intense le matin !). Nous partons finalement à 10h30 !

Direction la gare de Tokyo, la plus grosse et principale de la ville. J'y laisse ma valise en consigne pour 500 yens la journée et j'achète mon billet de train pour le Narita Express, qui se rend de la gare de Tokyo à l'aéroport en 1h15. J'ai décidé de me payer une chambre d'hôtel près de l'aéroport pour ma dernière nuit, question de ne pas avoir à me lever à 3 heures du matin.

Après nous être débarrassées de ma grosse valise encombrant, nous nous rendons à Tsukiji. Surprise, le marché est fermé le mercredi, c'est fête.. Mais bon, plusieurs commerçant sont ouverts et c'est quand même impressionnant. C'est ici que tu peux manger les sushis les plus frais ! Il coupent le poisson qui vient d'être pêché devant toi pour te le servir ! Nous nous régalons de poisson crus pour le dîner ! Miam ! Et pas cher !

Après Tsukiji, nous marchons vers Ginza, le quartier « fashion », rempli de magasins hors de prix et immenses ! Tellement que je me sentait intimidée d'y entrer. Et encore, là, essayage de tous les petits pots de crème des comptoirs de cosmétiques (sans commentaires). Là, je commence à être un peu impatiente, mais je me sens aussitôt mal car elle prend de sont temps pour me faire visiter et m'a hébergé gratuitement. Mais quand même, je ne suis pas venue à Tokyo pour visiter les magasins !

Finalement, après une heure, nous prenons le train pour Asakusa, un quartier plus traditionnel dans le but de visiter un temple. Le quartier est charmant et beaucoup moins étourdissant que le reste de la ville. La rue qui mène au fameux temps est remplis de petits commerçant qui vendent des souvenirs, souvent dans la tradition japonaise. Le temple est également magnifique, même si une partie est en rénovation. Je me soumet au rituel avant d'entrer dans le temple: se laver les mains et la bouche avec de l'eau et se purifier avec de la fumée.

Après la visite du temple, nous retournons au centre-ville car je veux voir le Palais Impérial et visiter un peu les jardins. Malheureusement, nous sommes arrivées trop tard, c'est déjà fermé. Zut ! Il ne reste plus qu'à marcher jusqu'à la gare, c'est presque l'heure de prendre mon train. Mais j'ai quand même pu apercevoir une petite partie du domaine!

Prochain arrêt : Bangkok !

vendredi 26 février 2010

Adieu Sahoro

Mardi 23 février 2010


C'est officiel, je suis en vacances ! J'ai quitté le Club Med ce matin en direction de Tokyo, où je vais passer 2 jours. Je suis vraiment heureuse d'être en vacances, mais je me sens triste de quitter mes nouveaux amis. J'ai rencontré tellement de gens intéressants que cela me fait un petit pincement au coeur de partir. Mais je me console en me disant que j'en reverrai probablement une partie, du moins, les canadiens ! Et plusieurs GO asiatiques veulent venir à Montréal !

Par contre, une chose que ne manquera pas, c'est ma vie de GO des dernières semaines. C'était totalement fou ! Je n'ai pas eu une journée de congé depuis 12 jours et je suis complètement brûlée...

Mais je vais avoir le temps de me reposer en Thailande ! Car avec seulement une soirée et une journée pour visiter Tokyo, cela ne risque pas d'être relax !

samedi 13 février 2010

Le Nouvel An Chinois


Les 13 et 14 février, nous avons célébré le Nouvel An Chinois. L'année 2010 sera l'année du Tigre. Comme je suis en Asie, il va s'en dire que cet événement est très important. Il s'agit même de la plus grosse fin de semaine de l'année pour le Club Med. L'hôtel est rempli à 120 % de sa capacité (les asiatiques sont petits, ils s'entassent tous dans la même chambre!). Ce qui veut dire que nous sommes débordés !

Comme je ne peux pas skier, je m'occupe des « Meddy », les débutants de 4-5 ans. Je n'ai pas besoin de mettre mes skis, je leur montre comment skier sur « tapis magique ». Aujourd'hui, j'avais 15 élèves ! Dans une classe normal, c'est beaucoup. Mais quand il s'agit d'enfants qui n'ont jamais skié, qui pleurent parce qu'ils s'ennuient de leur mère et qui tombent à tout bout de champ, c'est tout simplement impossible !!! Et des les autres groupes, c'était aussi pire.

Cette journée ultra-occupée m'a permis de découvrir une autre facette des japonais: ils réagissent très mal au stress. Ils ont tous simplement « capoté » devant autant d'élèves, ne savaient pas comment gérer leur classe et ont commencé à crier... J'étais une des seules à demeurer calme (il faut dire que j'ai l'habitude du stress et d'être débordé). Mais j'ai tout de même perdu patience envers les autres GO à quelque reprise. Je n'avais pas le choix, plusieurs d 'entre eux ont tout simplement figé. C'était le chaos !

Cette fête m'a également permis de découvrir une nouvelle clientèle: les chinois. Pas les chinois de Hong-Kong, qui sont très civilisés, mais la « Chine populaire ». Et ils sont... hum comment le dire poliment... rudes et impatients ! Comparé au japonais qui sont toujours ultra-polis, les chinois sont des monstres ! Par exemple, j'étais au buffet ce midi avec une autre monitrice et pendant que je me servais, un jeune chinois s'est immiscé entre nous, m'a arraché la cuillère des mains (littéralement, j'étais en train de mettre de la nourriture dans mon assiette) et s'est servit. Incroyable! Nous étions tellement sidérées que nous l'avons laissé faire. Franchement !

Bref, j'ai hâte que cette semaine soit fini car c'est infernal. Et aussi parce qu'il ne me reste que 9 jours ici. Je quitte officiellement le 23 février. C'est triste, mal il est hors de question que je reste ici si je ne peux pas skier. C'est de la torture !


Le Nouvel An Chinois:
Le Nouvel An Chinois 农历新年 (nónglì xinnián) aussi appelé Fête du printemps ou Fête du Têt au Vietnam est la fête la plus importante pour les communautés chinoises à travers le monde entier. Le terme nónglì xinnián signifie littéralement "nouvel an du calendrier agricole" car il se célèbre suivant le calendrier chinois qui est à la fois lunaire et solaire. Cette fête est un moment dont on profite en prenant des vacances, en se réunissant en famille et entre amis.

vendredi 12 février 2010

Observations nippones

Depuis mon arrivée ici, j'aurais voulu écrire sur tellement de choses. Chaque jour, j'avais une nouvelle idée. J'ai même un document sur mon ordinateur remplis de sujets. Pourtant, je n'ai pas écrit autant que j'aurais voulu dans ce blogue. Pourquoi ? Manque de temps surtout. Mais aussi un manque de volonté quand j'avais le temps. Après mes journées de travail de 15 heures, je n'avais qu'une seule envie: aller me coucher !

Mais comme mon départ approche, je vais essayer d'écrire plus dans les prochains jours ! Voici donc quelques observations intéressantes:

Premièrement, la première chose qui m'a frappée à mon arrivée au Japon, les toilettes ! C'est peut-être un peu étrange, mais je n'ai jamais vu de telles toilettes. Elles sont toutes équipées et très technos: siège chauffant réglable à différentes températures, options de sons d'eau qui coule et de chasse d'eau, deux types de jets pour se nettoyer et parfois encore plus. Lors d'une visite à un restaurant, cela m'a pris 5 minutes pour trouver comment tirer la chasse! Autre chose étrange, malgré une propreté exemplaire, ça pue dans les toilettes ! Et pas un peu, beaucoup ! Les premières fois, j'en avais mal au coeur...


Deuxièmement, pour la premièrement fois de ma vie, je me sens comme une géante ! Non non, je n'ai pas grandi, mais c'est que tout est plus petit ici ! J'ai acheté des pantalons et miracle, pas besoin de faire les bords ! Ma nouvelle brosse à dent est deux fois plus petite que les brosses à dents « normales ». Faut croire que les japonais ont des petites bouches ! Même les marches sont moins hautes ! Je peux monter deux marches à la fois sans problème ! Et aussi, les comptoirs dans les salles de bain sont tellement bas que je peux me laver les mains à genou ! Je vais m'ennuyer de me sentir grande quand je vais revenir à Montréal !

Finalement, je suis totalement fascinée par les habitudes alimentaires de japonais et des asiatiques. Tout le monde sait qu'ils sont petits et maigres. Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'ils mangent énormément ! C'est incroyable de voir d'aussi petites personnes manger autant ! Il y a quelques semaines, je suis allée au restaurant avec Jasmine, une GO chinoise. C'était un resto où l'on grillait sa propre viande sur un BBQ à même la table. On commandait donc des assiettes de viande. J'en ai commandé une, que je n'ai même pas terminée. Et Jasmine, qui doit peser 90 livres et mesurer 4 pieds 10 pouces, en a commandé 3 et a terminé la mienne!! j'avoue que je les envie un peu. Ils ont une excellente constitution !

samedi 6 février 2010

Le système de santé japonais, La suite



Après une semaine à me morfondre, je suis finalement allée passer ma résonance magnétique hier. Comme Shintoku, le village le plus proche, n'a pas d'hôpital avec de tel équipement, j'ai du me rendre à Obihiro avec Santomi, la directrice des ressources humaines. Obihiro est à environ une heure de voiture du Club Med, 1h30 en train. J'ai toujours voulu y aller alors il y avait au moins au point positif au voyage. Et comme nous nous sommes perdus, j'ai eu l'occasion de bien voir la ville !

Par contre, j'ai été déçue par cette métropole japonaise. Pourquoi ? J'ai trouvé la ville grise et maussade, sans aucun charme. D'abord, c'est vraiment une vile industrielle. Ensuite, tous les immeubles sont ternes, ennuyants et tous dans les mêmes tons: bruns, gris beige...  Et une multitude de fils électriques. Je n'en ai jamais vu autant de ma vie. Bref, rien de très stimulant pour les yeux ! J'attends toujours de voir le Japon magnifique comme on me l'a décrit...

À l'hôpipal par contre, j'ai encore une fois été très impressionnée. Premièrement, parce qu'il n'y avait PERSONNE dans la salle d'attente à notre arrivée. En 2 heures, j'ai vu 2 fois le médecin et passé un radiographie et une résonance magnétique. Entre chacune des étapes, l'attente était minimale. Wow ! Le tout pour un peu moins de 30 000 yens, soit 350 $ environ. Le tout remboursé par les assurances du Club Med. J'ai même un CD avec les résultats de ma résonance pour mon médecin à Montréal.

J'aurais aimé être aussi enchantée parce que le médecin allait me dire. Je ne m'attendait vraiment pas à ça: pas de ski pendant au moins un mois... Non seulement mon ménisque est déchiré comme l'avait présumé le médecin, mais mon ligament latéral a été étiré. Alors, aucun sport pendant un mois. Merde. Par contre, le point positif est que je n'aurais probablement pas besoin de chirurgie car le déchirure du ménisque n'est pas trop importante. Il faudra revérifier dans un mois.

Comme je ne savais pas ce qui allait m'arriver (je m'imaginais déjà dans un avion le lendemain), le voyage de retour a été assez pénible. Mais aujourd'hui, j'ai parlé avec le Chef de Village, le grand boss et c'est plus clair. Comme les deux prochaines semaines sont très occupées (c'est le Nouvel An Chinois), je leur ai offert de rester et de les aider dans d'autres départements. Cela va me permettre de gagner un peu plus d'argent et de me préparer pour la suite. Mais il n'est pas question que je reste pour le reste de l'hiver à travailler à la réception ! Et j'ai été très claire avec eux sur ce point. Je serai donc libre vers le 23 février ! Au moins, un peu de chance dans ma malchance...

La suite ? Destination la Thaïlande pour 3 ou 4 semaines ! Envoyez moi des suggestions d'endroits à visiter ?

samedi 30 janvier 2010

Le système de santé japonais

Il y a une chose que je trouve très étrange à propos des japonais. Ils ont beau être très disciplinés, mais ils sont des vrais dangers publics sur les pentes de ski. Non seulement ils descendent à toute vitesse totalement hors-contrôle, mais ils s'arrêtent n'importe où dans la piste. Il n'est pas rare que 7 snowboarders soient assis en plein milieu de la piste, rendant impossible le passage.

J'ai donc passé un mois à essayer d'éviter les accidents: éviter les autres et éviter que les autres me rendre dedans. Mais c'est malheureusement arrivé la semaine dernière. Un snowboarder s'est servi de moi pour s'arrêter... Parce qu'un manteau rouge de l'école de ski, c'est plus facile à viser ?

Le choc n'a pas été trop brutal et j'ai pu continuer ma journée de ski. Par contre, depuis cet accident, j'ai une douleur constante au genou droit (qui est mon BON genou...). Quand je marche, ca va. Mais les monter et descendre les escalier est très douloureux. Au début, cela ne me faisait pas mal quand je skiais, mais maintenant oui.

Comme la douleur augmente chaque jour, je me suis décidée à en parler à quelqu'un. Ici, pas de « niaisage », On s'en va à l'hôpital immédiatement ! Heureusement, j'ai une traductrice avec moi. Nous sommes allées à un petit hôpital dans le village le plus proche. J'avais un livre, mon iPod et mes notes de japonais pour passer le temps. J'étais prête à attendre plusieurs heures. Mais non, les urgences japonaises ne sont pas comme les urgences québécoises.

Après seulement 15 minutes d'attente, je suis dans le bureau du médecin. Et pas n'importe quel médecin, un orthopédiste. Oui oui, vous avez bien lu, 15 minutes d'attente sans rendez-vous pour voir un orthopédiste! J'ai du attendre 3 mois pour en voir un au Québec...

Surprise, il parle anglais ! Pas très bien, mais c'est quand même mieux que pas du tout. Malheureusement, son diagnostic n'est pas super: déchirure probable du ménisque externe du genou droit... Je dois passer une résonance magnétique pour le confirmer. Mais si c'est bien cela, je dois passer sous le bistouri... Mais je veux attendre d'être chez moi !!

Le médecin m'a dit que je pouvais continuer à skier, que ma jambe et mon genou étaient assez forts pour compenser. Par contre, ma blessure allait être de plus en plus douloureuse. Il m'a prescrit des anti-douleurs, que je n'ose pas prendre quand je n'ai aucune idée de quoi il s'agit ! Je n'a pas le goût de faire une crise d'allergie en plus !


Cette visite à l'hôpital m'a coûté 9750 yens, environ 110$. Pas cher pour voir un orthopédiste! Vive le système de santé japonais.

Je suis cependant à la fois très triste et fâché d'être blessée. Non seulement ce n'est pas de ma faute,et je dois maintenant supporter la douleur quotidiennement. Mais pour me consoler, j'ai eu, le lendemain de ma visite à l'hôpital, ma meilleure journée de ski à vie. Pas de groupe et 40 cm de poudreuse fraîche. J'ai skié toute la journée avec d'autres moniteurs. Je suis maintenant très bonne dans la poudreuse! Cela me console un peu...

mercredi 27 janvier 2010

Le corps a ses limites




En tant que GO, je dois passer environ 15 heures par jour à mon lieu de travail. D'accord, je ne travaille pas 15 heures par jour, mais c'est tout comme. Sur ces 15 heures, je passe environ 6 heures en ski. Ensuite avec les 3 repas par jour, les spectacles, les danses, les « moments de contact avec les clients » et le temps de transport entre l'hôtel et le dortoir, il ne me reste souvent que moins de 7 heures de sommeil par nuit. Avec une seule journée de congé par semaine, c'est très épuisant. Physiquement et mentalement.


Mes deux premières semaines ont été très pénibles. Non seulement j'ai eu beaucoup de difficulté avec le décalage horaire, mais mon corps a du s'habituer à skier sans arrêt. Et à porter des bottes de ski 40 heures par semaine ! J'en ai pleuré les premiers jours en enlevant mes bottes. Et je ne parle pas de mes muscles endoloris.


Après un mois ici, mon corps s'est adapté à ce rythme de vie. Du moins à celui de skier sans arrêt. Je n'ai plus mal partout comme pendant les premières semaines. Je ne sens plus mes pieds dans mes bottes de ski, alors plus de problème de ce côté là. Je suis devenue une vrai skieuse! Cela fait maintenant un mois que je skie sans arrêt. J'ai passé une seule journée sans skier depuis que je suis ici ! Wow ! Et j'en veux encore.


La fatigue par contre, c'est autre chose. Elle est de plus en plus présente, et intense. J'ai beau me dire que je vais finir par prendre le rythme, mais cela ne vient pas. Devrais-je me sentir coupable d'avoir besoin de plus de 6 heures de sommeil par nuit alors que je skie toute la journée ? C'est pourtant comment je me sens, quand je me fais demander à tout bout de champ de rester plus tard au bar avec les clients. Quoi, 23h00 ce n'est pas déjà assez tard que je dois être debout à 7h00 le lendemain ? Sans compter que si je quitte le bar à 23h00, je ne suis pas à ma chambre avec 23h30...


J'ai douté de moi pendant un mois. J'ai cru que c'était de ma faute, car les autres semblaient tenir le coup. Mais aujourd'hui, une de mes collègues a perdu connaissance pendant qu'elle donnait son cours de ski. Personne ne lui ai rentré dedans, elle n'est pas tombée à cause du faux mouvement. Elle s'est totalement effondrée. Les patrouilleurs ont du la descendre sur une civière. La cause ? Épuisement.


C'est malheureux, mais j'espère que ce qui lui ai arrivé va faire réaliser aux patrons que cela n'a pas de sens. Combien de temps pouvons-nous tenir avec ce rythme de vie ? Skier, c'est exigeant physiquement. Ils ne peuvent pas s'attendre à ce que nous puissions travailler autant les autres GO qui travaillent à la boutique ou à la réception... Est-ce que c'est exagéré ?